mercredi 4 avril 2012

Mon Kiez #3

Depuis la Siemensdamm en tournant à la station service dans le Lehrhausweg et en continuant jusqu’au Heilmannring, on tombe sur le dernier point, le nr 10.

Cet ensemble a été construit plus tard, en 1945/1946 et a été conçu pour que divers types de personnes s’y sentent bien: du célibataire à la grande famille, de l’universitaire au travailleur en passant par l’artiste, de l’employé au travailleur indépendant. Ce quartier ou « cour » est constitué de plusieurs immeubles de 1 à 11 étages et pouvant abriter chacun 649 personnes. Scharoun avait également imaginé un cinéma, des centres culturels et des magasins placés au rez-de-chaussée des bâtiments. Ce concept de brassage culturel a été redécouvert dans les années 80 et appliqué à Kreuzberg où toutes les nationalités se mélangent. Comme le terrain a été partagé en deux, que la société d’habitation ne s’occupait que de la partie sud et que les règles de construction de logement sociaux étaient très strictes, les plans du quartier ont dû être simplifiés. La division Nord – Sud de ce terrain a également pour cause l’obligation de conserver les canalisations et le tracé des rues de la Heilemannring établies pendant la période nazie. Avec l’arrivée du nouveau président de la société de logement (GSW), Walther Großmann, Scharoun a pu travailler un peu plus librement et concevoir des logements de tailles différentes pour faciliter la prise en charge des enfants, des malades et des personnes âgées. Mais comme la GSW n’avait pas le droit de construire des magasins et des centres culturels à cause de leur utilité publique (ben ouais, pas de pot, la société de logement n’a pas le droit de construire des locaux publics, sinon, on aurait eu plus de magasins sympas, un ciné, un centre culturel… Les lieux auraient moins des airs de cité-dortoir, dommage). Le concept de base n’a pas pu être respecté (Gehöfte, signifie mot à mot, cour de ferme, mais dans ce cas-là, j’appellerais cela plutôt cour de quartier – Gehöfte est très difficile à traduire.) Par contre la mixité que Scharoun a prévu dans cet ensemble est plus que jamais d’actualité et réutilisé à de nombreuses reprises même dans les travaux d’urbanisme et d’assainissement les plus complexes. En fait, c’est plus ou moins Scharoun qui est à l’origine de la diversité des habitants dans les quartiers, de la « dé-ghettoïsation », sympa, l’architecte ! Scharoun a également fait construire des appartements-atelier, dont un où il vivait lui-même et qui a été conservé.



Tout en haut, j'imagine que ce sont les appartements-ateliers -
Scharoun a habité dans l'un d'entre eux.
3 pour le prix d'un: Behring, Häring et au loin, Scharoun et
son "Laubenganghaus" - l'immeuble du parterre de feuilles
Finalement mon kiez ne me déplaît plus tant que cela depuis que je sais dans quelles circonstances il a été construit. Même si, entre nous, je me demande ce que Scharoun a fumé quand il a conçu le bâtiment à 11 étages qu'on peut voir ici.

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