Chez Albin Michel
En avril 2010
848 pages
Souvent la vie s'amuse. Elle nous offre un diamant, chaché sous un ticket de métro ou le tombe d'un rideau. Embusqué dans un mot, un regard, un souire un peu niguaud. Il faut faire attention aux détails; ils sèment notre vie de petits cailloux et nous guident. Les gens brutaux, les gens pressés, ceux qui portent des gents de boxe ou font gicler le gravier, ignorent les détails. Ils veulent du lourd, de l'imposant, du clinquant, ils ne veulent pas perdre une minute à se baisser pour un sou, une paille, la main d'un homme tremblant. Mais si on se penche, si on arrête le temps, on découvre des diamants dans une main tendue... Et la vie n'est plus jamais triste. Ni le samedi, ni le dimanche, ni le lundi...
N'est ce pas alléchant cette quatrième de couverture? Après les crocodiles et les tortues, j'ai voulu finir cette trilogie animalière avec les écureuils.
Joséphine se remet très lentement de la mort de ta soeur, continue à se débattre contre vents et marrées intérieurs et s'apprête à écrire un nouveau roman, quand, soudain, elle trouve un vieux journal intime dans les poubelles.
Hortense veut devenir la reine de la mode et part à Londres, Zoe est amoureuse, Shirley et Gary sont entre Londres et Paris, Gary mûrit au fil des pages et devient de plus en plus attachant. L'execrable Henriette concocte un plan pour accéder à toute la fortune de son ex-mari, Marcel Grobz...
Vous souvenez-vous que les premiers volumes m'avaient emportée, avec quelques petits bémols? Cette fois-ci, il m'a fallu arriver à plus de la moitié du roman pour accrocher. La vie des personnages, que l'on connaît déjà, s'étale sur la longueur. On a plus d'une fois l'impression que Pancol se livre à du remplissage, d'autant plus lors des scènes entre Josiane et Marcel. On a le droit à des dialogues truffés de superlatifs frisant, par instant, le ridicule... Joséphine devient lassante à certains endroits. Heureusement qu'elle se réveille vers la fin du récit et redevient touchante sans être agaçante. Hortense s'humanise.
On retrouve la recette de l'entre-aide que l'auteure avait utilisé dans la valse lente des tortues: après Joséphine qui aide la concierge, c'est au tour d'Alexandre et Philippe de recueillir une femme sans abri chez eux ainsi que Dottie, la petite copine intermitente de Philippe...
Heureusement qu'il y a les passages de Bruno Chaval avec la Trompette qui sont très croustillants: Denise, la Trompette, une vierge d'environ 50ans, vit dans ses romans Arlequin et Chaval profite d'elle... La fin du roman s'accélère et l'on est enfin pris dans la valse de ce "petit" conte de fée mignon vers la page 500 et je suis gentille. Il y a cependant de jolis passages, tellement jolis, que j'en deviens généreuse et que je vous les livre:
"On maudit l'épreuve mais on ne sais pas que, quand elle nous arrive, qu'elle va nous faire grandir et nous emporter ailleurs" (p.789). (aaaaaah c'est tellement vrai...)
"Josiane [...] se disait que la vie se débrouillait pour vous surprendre, qu'elle s'embusquait pour mieux vous sauter à la gorge, qu'il fallait simplement l'accepter et lui emboîter le pas" (Oups, j'ai oublié le numéro de la page, à vous de le retrouver, si le coeur vous en dit ;-))
4 commentaires:
pareil que toi.. bon déjà j'avais pas trop trop trop accroché sur les deux premiers... même si je dois reconnaître qu'on se laisse quand même facilement porter par l'histoire..
Mais le 3e, ça frôle le ridicule en effet... et je suis vraiment restée sur ma faim.. mais bon je l'ai quand même lu!
Va savoir si il ne va pas y avoir une suite?!
Ton analyse est très juste.
Je n'avais presque rien lu d'elle avant et les deux premiers m'ont amusée. Même si Joséphine est un peu trop momolle, j'ai fini par la trouver attachante. Depuis je suis tombée dans un vide grenier sur un lot de ces précédents livres. Rien à voir, ils sont plus profonds même si cela tourne souvent autour du schéma "mon père ce héro absent mais chevaleresque".
Beaucoup d'auteurs écrivent toujours le même livre. C'est le cas de Philippe Djian et même Amélie Nothomb. Soit on adhère, soit on cesse de les lire et c'est dommage car comme tu le dis, il y a toujours un moment où une phrase vient nous toucher ou nous parler. Mais bon si il faut se coller 500 pages pour attendre le miracle ...
Ben oui Marielle, on dirait que les auteurs trouvent une recette et s'y collent... C'est leur personnalité ou ce qu'ils ont envie d'écrire. C'est un peu comme les groupes de musique au fond. Ils évoluent d'albums en albums mais le fond reste tout de même :-)
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