mardi 10 juillet 2012

Kertesz: "Ich bin ein Berliner"

En écrivant mon billet sur Kaddish pour l'enfant qui ne naîtra pas, j'ai surfé un peu et je suis tombée sur cette interview (elle date d'il y a 4ans) de l'auteur avec die Welt Online.


Voici les propos de Kertesz: "J'aime les grandes villes, et donc, ma place n'est pas à Budapest mais à Berlin." Il dit que Berlin est la métropole la plus musicienne et que c'est ce qui fait qu'elle le fascine et qu'il vit ici depuis 2000. "A Budapest, il me fallait aller avec mon transistor dans la salle de bain pour pouvoir écouter de la musique.  Ici, on a trois opéras et une Philharmonie fabuleuse. Ce sont des conditions de rêves pour les amateurs de musique. Et puis cette atmosphère à la fois urbaine et paisible, surtout ici à Charlottenburg (ahah! Kertesz habiterait-il à Charlottenburg ou a-t-il répondu aux questions dans ce quartier?). Dès qu'il fait beau, les gens vont dehors, en terrasse. Ils y lisent, y mangent et boivent, y flirtent. En été, Berlin ressemble à un centre de wellness, à un sauna où il fait bon vivre. Chacun fait ce qui lui plaît, le plus normalement du monde. Il n'y a pas de stress, pas d'agressivité. Les gens sont aimables entre eux et envers moi, c'est ce que j'ai ressenti quand je suis arrivé et ça n'a pas changé aujourd'hui."

Voici comme il parle de Budapest qui semble joyeuse et colorée : "Ce n'est qu'une apparence, un attrappe- touriste. J'y ai passé dix jours récemment et la situation n'a pas cessé de se dégrader en 10ans. L'extrême doite et les fascistes sont très influents. Les anciens vices de la Hongrie, l'hypocrisie, le penchant pour le refoulement, prospèrent plus que jamais. La Hongie et la gueurre, la Hongrie et le fascisme, la Hongrie et le socialisme, on ne se préoccupe pas de ces thématiques pour les dépasser, on se contente seulement de les masquer avec de jolies couleurs."

Puis il parle de la littérature hongroise qui le "rend malade" à quelques exceptions près, de son aversion pour le communautarisme, même juif : "le Klezmer est ennuyeux", du totalitarisme qui n'est guère mieux que le nazisme. Il dit que son oeuvre n'est pas à ranger dans la littérature de l'holocauste mais elle est le témoignage d'une expérience unique. Il avoue être très influencé par Thomas Mann (oh j'aurais cru par Kafka...), qu'il est tel son écriture: ironique et sarcastique.

J'ai été particulièrement satisfaite de voir l'un de mes auteurs préférés vivre dans ma ville et en plus l'aimer lui aussi!

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