vendredi 3 février 2012

Des mots une histoire #6

Les mots imposés pour Des mots, une histoire 54  d'Olivia sont : erreurtendressetrainthoraxscolopendrelutteinconnuinexorablementbouepavilloncompagniefoyerneigeétudemésangefloconaccosterdésorientéparcourstomatechantergare livre

J'étais dans le train et une reflexion me vint à l'esprit: la beauté d'une personne attire plus d'indulgence: on éprouvera bien plus de tendresse pour quelqu'un de beau pour pour quelqu'un qui ressemble à un scolopendre, à qui on jettera des tomates. On en oublie tout bon-sens, on en devient complètement naif, on donnerait le bon dieu sans confession à une beauté peut-être empoisonnée et c'est une erreur que j'avais souvent commise! Comment peut-on se laisser berner à ce point par l'aspect physique de quelqu'un? Cette pensé provoqua le grondement sourd de la révolte dans mon thorax et je luttai pour ne pas mettre à jour mes émotions car je ne voulais pas que l'inconnu assis a côté de moi pensât que je suis folle. Je sortis le livre que j'avais acheté à la gare, le nouvel opus de Paolo Cuelo, Aleph, essayai de lire, mais la concentration me fit défaut. Dehors, les flocons de neige, inexorablement transformée en boue dans quelques semaines, dansent, un peu désorientés par le vent. Puis les yeux mi-clos, je me laissais bercer par des pensées plus positives, les bons souvenirs de mes études: même si le parcours fut cahotique, il fut heureux, je chantais dans un groupe et j'étais toujours en excellente compagnie, on allait souvent dans un bar qui s'appelait la mésange bleue et on y faisait des concerts, ah c'était le bon temps! Maintenant, ma vie était plus stable, j'avais mon foyer: notre home sweet home, notre petit pavillon normand à 10 minutes en vélo de la mer. Nous avions économisé pour l'acheter et privés de vacances pendant plusieurs années pour pouvoir le payer, notre rêve était devenu réalité : vivre en bord de mer et avoir assez d'espace pour un piano... En descendant sur le quai, je me fis accoster par un inconnu qui me dit d'un ton presque menaçant: "espèce de thon? Tu as vu ta tête? Tu ressembles à rien!", je le sentais près à me lancer quelque chose, une tomate? Je l'attrapai par le bras, l'air mauvais pour l'intimider, mimai de lui cracher dessus sans rien en faire et lui lançai "Petit scarabé de mes deux, tu n'as rien compris!" puis lui lâchai le bras en le poussant légèrement pour lui signifier mon dédain le plus profond. Il aurait pu me frapper, mais au lieu de cela, il s'éloigna en crachant: "espèce de laidron". La révolte se refit sentir dans mon âme mais bien décidée à ne plus me laisser pourrir la vie par quiconque, je me dit en riant sous cape: "Il a certainement ses règles".

16 commentaires:

Olivia a dit…

Il n'est pas très dôle non plus, ton texte !

Asphodèle a dit…

Mais Petit Chat prend goût au jeu ! Très belle réhabilitation pour les moins bien nanties que d'autres... Comme si le manque de beauté était une insulte dans notre société formatée pour la beauté souvent retouchée ! Moi je dis : Bravo !^^

Little Cat a dit…

@Olivia - Certes mais la fin est un peu plus gaie ;-)
@Asphodèle - Merci!! Eh oui il est vraiment excellent ce jeu! - Merci Olivia! - Oui j'avais vraiment envie d'écrire quelque chose là-dessus, et le jeu m'en a donné l'occasion ;-)

Soène a dit…

Et voilà, j'ai encore raison quand je dis et affirme que la beauté du coeur est plus importante !
Elle est drôlement courageuse, la fille, d'affronter ce grossier personnage... elle aurait pu se faire massacrer... et s'il était un tueur à gage, hein ? !
Ton texte est dense, y'a plein d'idées et on ne s'ennuie pas en le lisant.
Bises de Lyon

Little Cat a dit…

Soène - ;-) Merci !! C'est clair, elle a pris un gros risque, la nana!

wens. a dit…

Je garde l'expression venant d'une chatte:
Petit scarabé de mes 2 avec des variantes possibles graos scolopendres de mes 2.

Zoé a dit…

C'est bien vrai, J'adore la chute !

Miss So a dit…

On ne voit bien qu'avec le coeur .... Voici un superbe texte qui illustre bien ça... Bravo..

Valentyne a dit…

C'est très bien vu et raconté : c'est ce qui est bien aussi avec les blogs : on ne montre sa photo que si on a envie et les lecteurs ne sont pas influencés par le physique du blogueur :-)
Bonne journée

Anonyme a dit…

Moi, j'aimerai pas qu'on me dise des méchancetés pareilles... Non pas du tout...
Marlaguette

David a dit…

pfff ! pour oser te dire cela ( je sais, c'est une fiction, mais je peux pas m'empecher d'y penser, ca me parle grave ! ), c'est que ce laideron de l'âme n'a pas vu tes 2 beaux yeux et les yeux, c'est la fenetre de l'âme ! (bon, j'me calme)

Little Cat a dit…

@Wens - ah oui le scolopendre! Mais comme je l'avait utilisé en haut je ne voulais pas me répéter ;-)
@Zoe - Merci :-)
@Miss So, Valentyne: c'est bien vrai, ça!!!!
@Margalette - qui aimerait cela ;-)
@David ;-)

ceriat a dit…

La beauté demeure malheureusement un critère de sélection. ;-) Heureusement que tu es là pour nous rappeler que ce n'est pas tout dans la vie avec ton texte magnifique. :D

Little Cat a dit…

Oh merci Cériat!!!

Marielle en dilettante a dit…

Ton texte a beaucoup de rythme. Tu souffles le chaud et le froid. On passe de la nostalgie à la colère. Beaucoup d'introspection, tout ce que j'aime.

Little Cat a dit…

Merci Marielle :-D

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