Il me vient à l'instant l'irrestible envie de vous parler d'Augusta, vous souvenez-vous, le château de Babelsberg, il n'a pas été construit sans encombre, c'est qu'Augusta était exigeante et perfectioniste, voire capricieuse. Mais voilà, nous passâmes devant ce bâtiment, des habitations, et j'ai eu envie d'en savoir plus. J'ai consulté Wiki et ce site sur la Prusse, puis trouvé ces renseignements sur cette femme: Augusta Maria Katarina Luise von Sachsen Weimar Eisenach (rien que son nom, c'est tout un programme) naquit en l'an de grâce en 1811 à Weimar. (C'était la nièce du tsar Alexandre 1er.) Elle grandit dans la cour de Weimar où Goethe (rien que lui) fut un invité privilégié et son éducation littéraire et musicale y étaient très développée. A 18 ans, elle entreprit un long voyage de Weimar à Berlin (aujourd'hui, on peut parcourir la distance entre ces deux villes en deux heures, ce ne fut point le cas en 1829!) pour épouser le Prince de Prusse puis empereur Wilhelm I en la chapelle du château de Charlottenburg. Malheureusment son amour ne trouva point réciprocité puisque le prince était fort épris d'une Polonaise et que son mariage avec Augusta ne fut que pur arrangement (La belle Elisa ne faisant pas partie de son rang).
Le mariage avec Wilhelm n'était pas des plus heureux, car il trouvait qu'Augusta devait se contenter d'être une épouse sans jouer les femmes d'esprit, mieux vallut qu'elle ne restât à sa place... Peut-être s'agissait-il de jalousie de la part du Prince voyant que sa femme était plus intelligente que lui... (va savoir). Toujours est-il qu'Augusta s'ennuyait à Berlin, elle avait envie de créer des associations caritatives puis réalisa ce souhait en arrivant à Koblenz vers les années 1860. Elle fonda des hôpitaux et des centres de soins pour soldats blessés. (D'ailleurs l'année où elle commença sa "vie caritative" correspond à peu près à la guerre contre le Danemark menée par Bismarck qu'elle le detestait le qualifiant de sanginaire). En 1971, Wilhelm devint empereur et Augusta, impératrice. Elle vécu cet évènement comme un échec,"tant de sang versé pour la guerre contre Napoléon"...
Augusta n'était pas une personnalité très populaire et souffrait d'épisodes maniaco-dépressifs (certainement dûs à son intelligence non exploitée) en revanche, de nombreuses écoles, rues et bâtiments portent désormais son nom!
8 commentaires:
très intéressant! J'ai également décidé de me plonger dans l'histoire de la Prusse que je connais fort mal.
Passionnant ! et dire que certains se demandent pourquoi la journée de la femme existe encore. Nous avons bien de la chance de vivre dans ce siècle. La liberté d'agir et de se déplacer sans être la chose de quelqu'un...Et Augusta est née avec une cuillère en argent dans la bouche. Elle avait du temps pour la dépression. Celles qui trimaient ne pouvaient pas se permettre l'introspection.
Bon c'était ma petite minute de rébellion féministe.
Bises et une belle journée
@Elsa: Très intéressant, d'ailleurs il y a le Stern qui contient un article sur l'histoire de Prusse, je l'ai commandé tout près de chez moi, parce qu'il est déjà épuisé!
@Marielle: C'est vraiment cela!
Hum, voilà une femme intéressante...
@Marielle : les femmes qui gagne le smic souffrent aussi de dépression malheureusement... La dépression est une maladie dure à combattre, pas une "tocade"...
Ah oui c'est vrai Mahie! La depression c'est quelque chose de terrible... Et ca peut arriver à tout le monde, c'est une maladie bien réelle. Comme les épisodes maniaco-dépressifs (c'est une maladie que l'on nome pudiquement aujourd'hui troubles bi-polaires...)
pas très sympa ce Wilhelm ! Ca me rapelle ce que disait Simone de Beauvoir et consoeurs : " l'émancipation, l'idée même de liberté passe par celle du portefeuille, une femme libre est celle qui peut subvenir seule a ses besoins, ainsi pourvue, elle a le choix !"
oulala! la psychose maniaco-depressive ! Je connais perso un ami, ancien prof d'art et de classe prepa a hypokagne qui est atteint de ce trouble ! et c'est moche de le voir rongé par sa maladie, meme si sa lucidité fait parfois surface, c'est moche de voir la folie detruire un esprit !
Désolée Mahie si je me suis mal exprimée. Ma grand-mère était dépressive et c'était une grande souffrance pour elle et toute la famille. Je voulais dire que les ouvriers n'avaient ni le temps ni l'argent pour se soigner. Et quelque soit son milieu social, je ne souhaite à personne de vivre avec cette maladie.
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