dimanche 14 décembre 2008

Chose promise, chose due...

(La maison de l'enfance)
Première publication en 1956.
Réédité chez dtv en 1995,
125 pages.

Quatrième de couverture: (proposition de traduction...)

Là où dans la mémoire de la plupart des gens, apparaît une série d’images agréables et jolies, il n’y a chez moi qu’un trou noir qui, lorsque je m’y penche, assombrit mon humeur. Je suppose que cette absence de souvenir a une raison bien particulière.
« Un récit inquiétant et étrange, une fable dans la tradition des meilleurs contes fantastiques, palpitant et bien mené, et l’on peut penser à Kafka à cause de l’angoisse existentielle et de l’incertitude liées à notre époque » Wolfgang Koeppen.


Il s’agit en fait d’un récit à caractère autobiographique où la narratrice évoque la présence d’un nouveau bâtiment dans sa ville appelé "maison de l’enfance". Les pièces de cet édifice sont mouvantes et elle y revit les souvenirs d'enfance qu'elle avait jusqu'alors oubliés (ou refoulés...). Les évènements redécouverts prennent une tournure parfois agréable, mais la plupart du temps désagréable: on retrouve par exemple les disputes violentes des deux sœurs, (on se rend compte que les expériences que l’on trouve banales adulte, deviennent presque traumatisantes dans les yeux d’un enfant). Parmi les sensations désagréables, le sentiment de culpabilité et le dégoût de soi.
Il y a un épisode qui m’a beaucoup interpellée : le moment où la narratrice voit un adulte -probablement un membre de la famille- pleurer. Cela lui semble complètement incongru, parce que normalement les adultes, ça ne pleure jamais. Elle a envie d'aller consoler cette personne mais elle reste là où elle est cachée, paralysée. Cela m’a rappelée les premières pages de L'homme au sable d’E.T.A. Hoffmann, où le petit garçon observe la venue de Coppelius qui lui inspire l’horreur, et où il ressent également la détresse de ses parents…
Quand je lis ce livre, je pense aussi au Loup des steppes d’Hermann Hesse car on y retrouve la thématique de la maison qui renferme les méandres de l'inconscient (le « théâtre à l’entrée autorisée qu'aux fous », chez Hesse, « la maison de l’enfance » chez Kaschnitz). On pense aussi à Kafka et son château mais là, mes souvenirs de cet auteur sont bien trop éloignés pour que je puisse faire un rapprochement plus approfondi...
La fin du récit ouverte et optimiste m’a beaucoup plu et touchée. Mais je n’en dirai pas plus. Quoi que je pourrais, vu qu’il n’y a, une fois de plus, pas de traduction en français de ce livre… Pour ceux que ca intéresse et qui lisent l’anglais, la traduction existe dans cette langue.
------------------------------------------------------------------
Prochaine critique: Françoise Sagan-Bonjour tristesse
------------------------------------------------------------------

1 commentaire:

David a dit…

tiens donc, pourquoi pas ?
ça fait un petit moment que je n'ai pas lu en Anglais!

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...